29/07/2017

UNE VIE DE CHIEN

CANIGOU.jpgPendant plusieurs années j’ai travaillé au cours des mois de juillet et août comme « moniteur » puis directeur des centres aérés de la ville de Lille. Aujourd’hui les moniteurs s’appellent des animateurs et les centres aérés des « accueils collectifs pour mineurs » après avoir abandonné l’appellation CLSH, centres de loisirs sans hébergement.

J’ai vécu cela au moment où ces centres se transformaient, passant de la garderie (confiée à des Lillois sans emploi et sans formation spécifique mais souvent sélectionnés par la carte du parti socialiste) aux centres de loisirs teintés d’activités éducatives. Des moniteurs jeunes , souvent enseignants, remplaçaient peu à peu les gardiens dont certains venaient passer leurs journées à surveiller ,bouteilles de vin dans la musette.

Pour l’ensemble des centres de la ville ,la mutation avait été confiée pour la partie organisationnelle à M. Robbe e,t pour la partie pédagogique à Michel TERNEL, enseignant et cadre des CEMEA (centre d’entrainement aux méthodes d’éducation active). Je conserve d’eux le meilleur souvenir.

Un jour , au centre dit de « l’Arbrisseau », au déjeuner, les enfants et le personnel  d'encadrement étaient attablés  comme d’habitude dans le grand réfectoire. Le groupe des « cuisinières » était venu à la porte et toutes riaient de bon cœur en regardant la table où les moniteurs mangeaient d’aussi bon coeur.

Ces derniers ne comprenaient  pas l’ hilarité de ces dames….et ne l’ont comprise que lorsqu’ils apprirent que leur entrée, au demeurant très bonne, avait été réalisée avec de la macédoine de légumes, une mayonnaise …et des morceaux de Canigou, l’aliment pour chien bien connu.

J’ai mangé du Canigou ,wouah !

20/07/2017

MORHANGE

massu.jpgJ'ai fait une partie de mon  service militaire à Morhange, dans l'Est de la France .La visite du général Massu m'a marqué. Une gueule de baroudeur ce général chez qui de Gaulle en mai 1958 s'était  réfugié quelques heures au moment où Paris tombait dans la "chienlit".

Sa manière de saluer était pour le moins originale. La main était loin du visage, ouverte, les cinq doigts écartés , un peu comme si chacun représentait une des cinq lettres  bien connues que la décence réprouve. Si un militaire du rang avait osé saluer de la sorte , il  se serait,vite fait, retrouvé au trou. Mais c'était le général!

Dans la cour de la caserne, comme dans toutes les cours de caserne, on marche au pas et parfois en chantant. Je n'ai rien d'un Caruso et pourtant je devais lancer l'un ou l'autre des chants du régiment : ils ont traversé le Rhin ,avec M.de Turenne ou une interprétation militaire des trompettes d'Aîda .

Autre souvenir dont je ne suis pas fier . Cette nuit où j'étais sous officier "de semaine" et qu'avec quelques camarades et peut-être quelques bières , ,nous avons obligé toutes les chambrées à se réveiller pour que chacun se mette au garde à vous au pied de son lit. Stupidité.
Le lendemain, un porte-parole, prêtre dans le civil, est venu me faire prendre conscience, en termes choisis,de mon idiotie. Pas de quoi être fier !