29/07/2017

Ma guerre

maison garde barrieres  2.JPGJ'étais très jeune pendant la seconde guerre mondiale . Quelques images me reviennent parfois . Celle du passage à niveau de La Chapelle d'Armentières , rue Victor Vigneron. Deux maisons des" Chemins de fer" qui existent encore se situaient de chaque côté des voies . Ce passage à niveau était gardé par ma grand-mère, garde-barrières, mais aussi par des soldats allemands car la ligne ferroviaire Lille-Dunkerque était stratégique.

Pourquoi le souvenir d'un soldat allemand regardant à l'intérieur de la maison alors que , debout sur la table j'étais nu tandis que ma mère faisait ma toilette , me revient elle ? Freud aurait-il pu me l'expliquer ? 

Cette image aussi où la famille , ayant abandonné la maison,  s'était réfugiée au milieu d' un champ voisin pendant un bombardement, peut-être celui du nœud ferroviaire de Lille-Délivrance en mai 1944. Si je n'ai plus le bruit des avions en tête, je n'ai pas oublié l'embrasement du ciel .

Et cette autre image aussi  où derrière la vitre de la maison je voyais des hommes dont l'un avait un pistolet à la main courir derrière un soldat allemand qui s'enfuyait.
Parfois il me revient encore une scène de  la rue où l'on  coupait les cheveux d'une fermière voisine, debout dans un chariot. Elle était sans doute coupable de liens interdits avec l'ennemi. Mais ai-je vraiment vécu cet évènement ou l'ai-je reconstitué  après-guerre pour l'avoir vu dans quelque film ou document ?  

UNE VIE DE CHIEN

CANIGOU.jpgPendant plusieurs années j’ai travaillé au cours des mois de juillet et août comme « moniteur » puis directeur des centres aérés de la ville de Lille. Aujourd’hui les moniteurs s’appellent des animateurs et les centres aérés des « accueils collectifs pour mineurs » après avoir abandonné l’appellation CLSH, centres de loisirs sans hébergement.

J’ai vécu cela au moment où ces centres se transformaient, passant de la garderie (confiée à des Lillois sans emploi et sans formation spécifique mais souvent sélectionnés par la carte du parti socialiste) aux centres de loisirs teintés d’activités éducatives. Des moniteurs jeunes , souvent enseignants, remplaçaient peu à peu les gardiens dont certains venaient passer leurs journées à surveiller ,bouteilles de vin dans la musette.

Pour l’ensemble des centres de la ville ,la mutation avait été confiée pour la partie organisationnelle à M. Robbe e,t pour la partie pédagogique à Michel TERNEL, enseignant et cadre des CEMEA (centre d’entrainement aux méthodes d’éducation active). Je conserve d’eux le meilleur souvenir.

Un jour , au centre dit de « l’Arbrisseau », au déjeuner, les enfants et le personnel  d'encadrement étaient attablés  comme d’habitude dans le grand réfectoire. Le groupe des « cuisinières » était venu à la porte et toutes riaient de bon cœur en regardant la table où les moniteurs mangeaient d’aussi bon coeur.

Ces derniers ne comprenaient  pas l’ hilarité de ces dames….et ne l’ont comprise que lorsqu’ils apprirent que leur entrée, au demeurant très bonne, avait été réalisée avec de la macédoine de légumes, une mayonnaise …et des morceaux de Canigou, l’aliment pour chien bien connu.

J’ai mangé du Canigou ,wouah !

20/07/2017

CH'PÈRE

BACCALAUREAT.jpgLes résultats du bac sont connus. Cette année encore il a fallu que nos jeunes mettent du leur pour ne pas obtenir ce diplôme dévalorisé qui ne garantit plus l'entrée en université.

Autres temps, autres mœurs .

Quand j'avais 17 ans,le bac n'était pas donné. Le bachotage,je l'ai connu quand , recalé en juin, il m'a fallu étudier pendant l'été dans "une boîte à bac" ,dans les locaux de l'ancienne école Pratte, école de secrétariat, rue de l'hôpital militaire à Lille.

Je me souviens de ces dieux qu'étaient alors MM. Fayolle et Robert, des professeurs réputés dont une bonne  appréciation valait de l'or à l'oral.
Ce bachotage , je l'ai connu aussi  pendant toute l'année de terminale en sciences physique et chimique. Notre professeur, un petit bonhomme nerveux portant toujours la blouse, avait concocté des "poly" sur chacune des questions de cours du programme. Et, pour les élèves, disons peu réceptifs aux sciences dont je faisais partie, il suffisait d'apprendre par cœur le texte et de le dégorger à l'examen pour s'assurer une note plus qu'honorable.Ça, c'était l'œuvre de "ch'père" comme on l'appelait : Monsieur Barbier, professeur de physique et chimie.

Combien d'élèves rétifs lui doivent au moins la moyenne en physique ou chimie sans jamais y avoir rien compris ?